Après le suicide de Christine Renon, directrice épuisée, des groupes de travail ont été mis en place pour tenter d’apporter des solutions. La FSU-SNUipp, votre syndicat majoritaire, continue de porter la voix de tous les personnels depuis 5 ans.
Notre nouvelle directrice académique a tenu à ouvrir en personne cette réunion. Chaque membre a pu s’exprimer sans tabou avec la DASEN et l’IEN-adjoint. Les difficultés de cette rentrée ont pu être évoquées. Mais (spoiler) : il va falloir se mobiliser lors de la grève du mardi 1er octobre pour obtenir des avancées et des réponses à ces difficultés.

Les trois organisations syndicales représentatives du département ont pris la parole, soulignant d’emblée la surcharge de travail ressentie après à peine trois semaines de rentrée. En éducation prioritaire (REP+), une multitude de projets s’ajoutent aux conditions de travail déjà complexes (RESEAU, Cité éducative, PAG, projets de circonscription…). Bien que ces initiatives soient souvent passionnantes, elles peuvent aussi être imposées et devenir chronophages. La FSU a aussi évoqué le cas des écoles isolées, en soulignant qu’il serait pertinent de mutualiser certaines ressources avec les écoles rurales qui ont moins accès à des projets culturels ou sportifs.

- Gestion d’école : la FSU est revenue à nouveau à la charge sur la dizaine de choses à traiter toutes les cinq minutes, les interruptions et le besoins d’aide administrative, pérenne, de standardistes, de concierges, gestionnaires et de personnel pour la vie scolaire.

– Réunion de rentrée : Celles-ci ont été perçues comme une véritable surcharge pour les équipes (réunions sur le harcèlement, évaluations nationales, préparation des réunions évaluations à prendre sur les heures d’APC…). La saisie des résultats est extrêmement lourde et les injonctions s’accumulent sans fin. Plusieurs collègues ont même fondu en larmes devant la charge de travail annoncée.
Cinq ans après, aucune leçon n’a été tirée par les gouvernements l’administration et les inspecteurs.

– AESH : l’inexistance ou le manque de remplaçants pour les absences des AESH a été vivement dénoncé, particulièrement dans les territoires ruraux. La DASEN a reconnu ces difficultés mais a rappelé que le vivier de personnel est insuffisant et qu’il est difficile de recruter dans ces zones.
Un statut de fonctionnaire de catégorie B permettrait une meilleure reconnaissance des professionnelles AESH et permettrait aussi un meilleur recrutement.

– MDPH : la FSU SNUipp est bien consciente que les décisions initiales ne relèvent pas de l’inspection. Mais les délais de traitement ont un impact sur les élèves qui restent en souffrance en attendant, avec des conséquences sur leur classe et leurs enseignants.

– Protection de l’enfance : là encore, la DSDEN n’a pas la main, mais de nombreux enseignants, constatent de grandes difficultés à (ne serait-ce que) contacter les travailleurs sociaux qui suivent des situations (les services de protection de l’enfance semblent débordés). Face à l’urgence de certaines situations, il est rappelé aux directeurs de ne pas hésiter à saisir directement le procureur via l’article 40 en cas de doute sur un danger imminent.
Lors de ce point, les langues se délient et même les directeurs désignés par les inspecteurs expriment un malaise (collègues en souffrance, pleurs, volonté de changement de carrière). Certains questionnent même l’avenir de l’institution, les méfaits de communication, L’IEN-adjoint admet lui-même qu’il faille répondre aux injonctions (nationales) de l’institution. L’administration accompagne pour les dépôts de plaintes : "mais on ne va pas tout régler". L’institution nous épaule mais le mal est déjà fait rétorque un directeur….

La DASEN se dit bien consciente, ... attentive, ... principe de réalité... l’administration n’a pas la main...
Cela n’exonère en rien de la responsabilité d’une organisation sereine du service.

– Pactes enseignant : La FSU a réaffirmé son opposition au pacte enseignant, partagé par les autres syndicats. Ce dispositif ne répond pas aux attentes en matière de revalorisation salariale et crée des difficultés supplémentaires pour les directeurs des écoles moyennes qui peinent à gérer cette « usine à gaz ». Les budgets alloués aux Pactes ont été réduits de 40 %, la priorité est donnée par l’administration aux stages de réussite (anciennement SRAN), ce qui aggrave la situation.
Le soutien renforcé, bien que le budget soit limité reste disponible. Concernant l’école ouverte et les vacances apprenantes, il est possible que ces dispositifs soient rémunérés dans le cadre du Pacte, mais cela reste à confirmer. Suite à des échos discordants entendus lors de réunions de rentrée ou de la part de principaux de collèges, l’IEN-adjoint a précisé que c’est la directrice académique qui a pris la décision de ne plus allouer d’heures supplémentaires aux collèges.

– Communication en trois étapes :
L’application Colibris, jugée peu ergonomique, devra être renseignée d’ici la fin septembre.
À partir d’octobre, les saisies seront mensualisées via Arena. L’an passé, 1 000 unités de pacte étaient disponibles, mais cette année, on constate une baisse de 40 %.
La répartition par école se fera en fonction du nombre d’élèves. Il y aura deux campagnes : la première pour les SRAN (stages de réussite), et la deuxième pour le reste.
Tout sera finalisé fin novembre.
Les missions devront être saisies avant la fin de la semaine, en veillant à bien les distinguer avec trois lettres de mission séparées. Il est important de faire remonter les autres besoins pour début novembre. Les projets NÈFLE, concernant l’ensemble des écoles, seront à prioriser. Avec la réduction des budgets, les inspecteurs seront plus exigeants sur les rapports d’activité, et les directeurs devront faire des choix difficiles. Un ajustement (« péréquation ») aura lieu à la mi-novembre, et l’ensemble des dispositifs sera mis en place d’ici décembre.

La FSU souligne un climat de mécontentement dans plusieurs écoles, où les équipes se retrouvent débordées par les multiples tâches à gérer en moins de trois semaines, ce qui impacte directement le pilotage pédagogique.

– Question de la sectorisation : le référent reprend la problématique de la sectorisation des écoles de Charleville, avec certaines qui débordent, et d’autres qui ferment des classes juste à côté. Le nouveau responsable de la ville aura-t-il une oreille enfin plus attentive ?

– Évaluations nationales
La FSU a vivement critiqué les évaluations nationales, jugées inadaptées et chronophages. Ces évaluations, qui ne couvrent pas suffisamment de domaines et qui standardisent les pratiques pédagogiques, nuisent à la liberté pédagogique des enseignants. Ils nous est indiqué qu’un outil devrait permettre d’avoir une vision sur sa propre école avec une synthèse, ce sera affinée en 2025.
La FSU espère leur abandon avant 2025.

– Formations FIL (d’initiative locale) oui mais il y a déjà les plans français-maths : l’administration s’engage à associer les directeurs aux réflexions globales.

– L’administration communiquera en visio avec l’ensemble des directeurs sur la carte scolaire. Autres sujets également En février, en mai : réunion plénière.

– Evaluation des directeurs et directrices
Le système d’évaluation des directeurs permet de gagner trois mois d’ancienneté dans l’échelon par an, mais cela n’est pas lié au PPCR. Une application dédiée sera mise en place pour gérer ces trois mois supplémentaires. Un formulaire de compte-rendu est également annexé à ce dispositif.
Depuis 2014, le métier de directeur a évolué, et un rapport d’activité de 2 à 4 pages sera requis, servant d’outil de travail pour le directeur. Ce rapport pourrait aussi constituer une plus-value pour ceux qui souhaitent évoluer vers des fonctions de chef d’établissement dans le secondaire (collège ou lycée).
Une appréciation littérale sera incluse dans l’évaluation. L’administration a confirmé l’utilisation de l’application APAE Archipel et a donné la possibilité à l’IEN d’assister à un conseil des maîtres (durée : 1 h 30). Les interlocuteurs des personnes évaluées seront rencontrés, et l’IEN peut, selon l’IEN-adjoint, choisir de venir où et quand il le souhaite... Certains directeurs peuvent d’ailleurs même dire qu’ils n’ont jamais vu l’inspecteur.
Cela pourrait-il constituer un levier d’évolution ? Un document préparatoire recto avec une grille sera disponible avant les vacances.

Un groupe de travail restreint est prévu pour le jeudi 3 octobre à 13 h 30, suivi de deux autres séances plénières au printemps et en fin d’année scolaire.

Avant ces prochaines échéances, la FSU appelle tous les personnels à se mobiliser lors de la manifestation interprofessionnelle du mardi 1er octobre à 13 h 30 pour exiger des hausses salariales, de meilleurs moyens pour les services publics, et l’abrogation de la réforme de la retraite à 64 ans.

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Groupe départemental des directeurs - 24 septembre 2024

Groupe départemental des directeurs - 24 septembre 2024